Normalement, la fabrication d'un escalier a la réputation d'être un travail de spécialiste, donc très compliqué. A moins de vouloir vraiment dépenser 3000 euros, on peut quand même le faire soi-même, pour le cinquième du prix.
Pour
mon premier escalier, je disposais déjà de l'escalier droit qui montait au
grenier. Mais il me fallait un escalier tournant. J'ai donc coupé en deux
l'escalier initial, et intercalé deux petits paliers. Ce qui est en rouge et
blanc sont les marches et les montant d'origine (cela serait à recolorer,
d'ailleurs); Ce qui est couleur naturelle est le rajouté.
On
voit ici la structure qui soutient les plateforme (et on voit aussi qu'on est
dans le cellier, donc les finitions ne sont pas vraiment soignées).
Le cadre et les piliers sont réalisés dans du bois trouvé dans une solderie, je
crois qu'à l'origine ce profil est destiné à des huisseries de portes
industrielles. Le même profil a aussi été utilisé pour la rampe.
Le plancher des plateformes réutilise d'anciennes planches qui servaient à
l'origine de cloisons, que j'avais bien fait de garder, puisque son
vieillissement naturel se marie mieux avec l'escalier.
On remarquera le cadre vissé dans le mur, et le tasseau en biais qui assure un
bon équerrage rigide. Les éléments du cadre sont vissés entre eux (un trou plus
large que la tête permet d'utiliser des vis trop courtes, en même temps qu'il
effectue le fraisage).
Dans l'ancienne porcherie, il me fallait aussi un escalier
tournant, mais plus court, afin de pouvoir mettre une salle
de bain à mi-étage. Il aurait été encombrant d'avoir la salle de bain (SdB) à
l'étage (elle aurait dû être vers le milieu du bâtiment mansardé). De plus, en
tenant compte de la largeur du couloir, de la largeur nécessaire de palier pour
que les portes de l'étage ne soient pas trop rognées dans le coin mordu par la
mansarde, et du carré de l'hypoténuse de la longueur des cuisses d'un mec assis
sur des chiottes (en face de la porte), il faut des marches de biais.
Ce qui est difficile dans la construction d'un escalier, c'est d'avoir des
assemblages jointifs alors qu'il y a pleins d'angles tarabiscotés. Les marches
ont leurs extrémités qui rentre dans un limon, et tout cela doit supporter la
dilatation des bois.
C'est bien trop compliqué pour moi. Je préfère une solution sans limon. Les
marches sont supportées par
une
structure en médium disposée sous les marches, et non sur le coté comme un limon
standard. Mais ceci n'est visible que si l'on ouvre le placard à balais situé
sous l'escalier, comme le montre l'image ci-contre...
La partie centrale de la structure (à l'intérieur du virage) part du sol,
s'élève et prend appui sur un poteau vertical (un bout de teck trouvé sur la
plage !) qui sert aussi de support d'extrémité de la rampe (on distingue le
poteau en bas de la photo) puis remonte dans l'autre sens jusqu'à être vissé par
des équerres sur le plancher béton de l'étage.
Les parties latérales (extérieures) supportant les marches ne sont pas fixées
aux murs, afin de laisser jouer la dilatation.
Les marches et les contremarches sont vissées sur la structure en médium, la vis
traversant la planche étant recouverte d'un bout de tourillon (en pin, comme les
marches). Les contremarches sont fixées en premier.
Comme il est impossible de trouver des planches de bois brut assez large pour
les marches, celles-ci sont constituées de 2 voire même 3 planches aboutées par
fausses languettes de 10 mm d'épaisseur (la même technique que pour la
bibliothèque).
Et voila le résultat fini:
J'ai
laissé un jour d'1 cm entre les extrémités des marches et les murs. Laisser un
jour plus petit aurait été possible, mais aurait rendu beaucoup plus visibles
les erreurs de 2 ou 3 mm qu'il y a toujours sur les largeurs de planche (surtout
celles coupées en biais, où les angles sont pris avec une fausse équerre bien
trop courte pour avoir quelque chose de précis).
Ah oui, j'oubliais de vous fournir les mesures de cet escalier: Une marche
droite fait 25 cm de profondeur, et dépasse de 4 cm de la contremarche. La
hauteur d'une marche est de 19 cm. Attention quand on pose le plancher sur le
sol brut : la première marche doit être plus haute en fonction de l'épaisseur du
revêtement qui sera posé, et la dernière marche moins haute (la différence sera
apportée par le revêtement de l'étage).
On dit d'habitude qu'une marche doit faire 17 cm de haut. Mes enfants en bas age
n'ont aucun problème avec 19 cm.
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