Plomberie

 Sanitaires

Juste une petite note sur mes déboires avec un receveur de douche en acrylique. Celui-ci était «à poser» (il en existe aussi «à encastrer»). Je l’ai bien posé à plat sur un lit de colle à carrelage frais sur tout le pourtour, mais le centre ne reposait sur rien. La rigidité était assurée par la mousse qui se trouve sous la feuille d’acrylique, c'est-à-dire qu’elle n’était pas parfaite, restait une certaine élasticité. Cela a eu une première conséquence: Quand le fond fléchit, les bords se rapprochent, et les joints de mastic au pourtour finissent par se décoller. Puis un jour, la mousse s’est cassée.

J’ai donc tout enlevé et mis un receveur en grès. C’est plus froid aux pieds (avant que l’eau chaude n’arrive pour me chauffer), mais c’est beaucoup plus rassurant.

Attention aussi avec l’acrylique: il faut effectuer les joints avec du mastic spécial, et je n’ai jamais réussi à le lisser parfaitement (même avec une raclette en caoutchouc spéciale, ni même avec une pomme de terre crue); Par contre, avec le grès, on peut utiliser du joint à carrelage (additionné d’un plastifiant spécial salle de bain), et c’est beaucoup plus facile.

 

Eaux usées

Lorsque l'on ne dispose pas de tout-à-l'égout, l'évacuation des eaux usées nécessite deux installations distinctes
- Un puit perdu pour les eaux de gouttières,
- Une fosse septique et un réseau d'épandage pour les eaux domestiques.
 
Note importante: depuis 1996, en France, il n'est plus autorisé de créer des puits perdus: tout doit passer par l'épandage (voir Avant d'acheter)

Puit Perdu

C'est un trou creusé dans le sol, et rempli de gros gravier. Le volume du trou dépend de la surface de toiture et de la nature du sous-sol. Par exemple, pour 80 m² de bâtiment, il m'a fallu un trou de 2m3.
Vu le boulot que représentent un tel trou et le transport du gravier, on a tout avantage à confier cette tâche à une entreprise spécialisé, qui vient avec sa jolie pelleteuse.
 

Fosse septique.

L'installation d'une fosse septique avec réseau d'épandage doit faire l'objet d'une demande spécifique en mairie, pour évaluer l'impact sur l'environnement. Le descriptif des travaux est accompagné d'un plan de l'épandage, avec les rivières et puits avoisinants.

J’ai eu pas mal de questions de la part des visiteurs du site sur ces aspects réglementaires. Il faut savoir que le descriptif qui va suivre n’est pas forcement celui qu’il vous sera nécessaire, puisque cela dépend de la nature du terrain (pente, perméabilité…). Il faut donc systématiquement demander à sa mairie les contraintes propre à sa commune.

Dans mon coin, pour une maison particulière, la cuve doit faire 2 m3, et le réseau d'épandage 24 m. Les tuyaux d'épandages sont enfouis dans une tranchée d'au moins 50 cm de profondeur. Attention, même à cette profondeur; la position des tuyaux est visible depuis la surface, puisque l'herbe est bien plus verte... Autre problème : la ventilation. L'épandage doit comprendre deux sorties d'aération, qui ne sentent pas vraiment la rose... Il faut donc les prévoir assez loin de la maison, et si possible camouflés par des arbustes (ou des roses...). Attention aussi, il est impossible de planter des grands arbres à proximité de l'épandage (à cause des racines). Il ne faut donc pas mégoter sur la longueur des tuyaux, et placer l'épandage là où il gène le moins.
A moins que vous soyez un fana de la pelle, de la pioche et des tours de rein, l'installation de la fosse et de l'épandage doivent être fait par un homme du métier, avec sa pelleteuse, qui décidément est bien jolie.
 

Plomberie d’évacuation

Le circuit des eaux usées s’effectue avec des tuyaux en PVC rigide.

Les diamètres sont:
- 32 mm pour les lavabos,
- 40 mm pour les éviers, les douches, les baignoires, les machines vaisselle et linge,
- 80 ou 100 mm pour les chiottes et le raccordement des diverses sorties.
Attention, il ne doit jamais avoir de réduction de diamètre dans le sens de l’évacuation.

Pas de gros problèmes pour l’assemblage: nettoyer avec du trichlo, mettre de la colle spéciale sur les deux éléments, et assembler vite. Il faut juste bien positionner les coudes, car toute rotation est impossible 30 secondes après le collage.

Penser à mettre un clapet spécial qui fait une prise d’air en fin de réseau (le point le plus éloigné de la cuve), afin d’éviter qu’une dépression dans le circuit ne vide les siphons (ce qui provoque une remontée d’odeurs proches du métro parisien... C'était bien la peine de retaper une bicoque au beau milieu de la campagne...). Cette dépression arrive quand l'eau évacuée prend tout le diamètre du tuyau.

Penser aussi à mettre des clapets anti-retour si certains appareils sont plus bas que d’autres.

Si vous avez une longue section droite (plus de 4 mètres je crois), il faut un raccord coulissant pour permettre la dilatation.

 

Plomberie intérieure sous pression

Circuits eau froide et chaude.

Il existe 4 différent matériaux pour les tubes :
- Le cuivre traditionnel,
- Le PVC semi-souple noir, qui ne peut servir que pour le circuit froid. On le trouve souvent en arrivée de réseau extérieur (c'est le tuyau idéal pour être enterré).
- Le HTA2 (plastique rigide, vendu chez Casto sous la marque Tubo),
- Le PER (polyéthylène réticulé) supportant la chaleur, apparu vers l’an 2000, maintenant dispo dans la plupart des magasins grand public.

Pour mes premières réalisations, j'ai choisi d'utiliser le HTA2 ; puis pour la nouvelle salle de bain, j’ai choisi le cuivre.

Voici un comparatif des 2 technologies utilisées:
 

 

HTA2

Cuivre

Entretien

pas de dépôt de tartre

sensible au tartre

Isolation thermique

Faibles pertes thermiques

Fortes pertes (isolation nécessaire du circuit chaud)

Pertes de charges (pertes de pression en fonction du débit)

Faible

Forte (surtout si tartre)

Bruit

Faible

Assez sonore (claquement avec la dilatation,, sifflements lors de l'écoulement)

Outillage

Scie, colle, lime (coût presque zéro)

Chalumeau, cintreuses, batteuses de collets... compter 500frs.

En cas de fuite

Couper la partie défectueuse, et tout refaire

Reprendre la soudure

Trajets sinueux

Multiples raccords (donc multiples collages), prix augmente

Cintrer le tube (facile, pas cher)

Prix des matériaux

Tubes : équivalent au cuivre. Raccords: plus chers

 

En résumé :

Le HTA2 est plus facile à mettre en oeuvre (simple collages). Il a de meilleures qualités mécaniques et thermiques, mais n'est pas très adapté aux trajets sinueux. L'investissement en outillage est bien moindre. Je ne dirait pas qu'il cumule tous les avantages, mais bon, j'ai réussi à faire ma première installation sans trop de problèmes.

Le PER ne se colle ni ne se soude: il faut des raccords à visser, d'un coût non négligeable (mais compensé par le faible coût du tuyau?). Son principal inconvénient vient de son avantage: étant souple, il ne reste pas rectiligne dans les parties apparentes, il faut donc qu'il soit quasi-systématiquement caché sous un coffrage. Il faut aussi le protéger de la lumière (ultra-violets). En fait, on l'utilise beaucoup en construction neuve, parce qu'on peut le noyer dans la dalle béton et éviter les coffrages. Par contre, en rénovation d'ancien, laisser en apparent simplifie parfois les choses... N'ayant aucune expérience avec le PER (j'ai tout fait avant 2000), je vous redirige vers ce site : http://plomberie.per.free.fr/ .

Le cuivre

Je suis passé du HTA2 au cuivre à cause des trajets sinueux, mais aussi parce que je me suis rendu compte que ce n’était pas si coûteux et difficile que cela. En fait, on ne soude pas les tuyaux, mais on les brase. La nuance n’est pas que sémantique:
-Souder veut dire chauffer jusqu'à liquéfaction, et unir les deux pièce par mélange de leur composant. Dans le cas du cuivre, on reste juste en dessous du point de liquéfaction, et on ajoute presque le même métal que les pièces à raccorder: des baguettes d’alliage cuivre-argent (cher !); Cela implique normalement un chalumeau à acétylène (encore plus dispendieux), mais cela reste possible (mais long) avec un chalumeau au butane. Cette technique est obligatoire pour le gaz, mais pas pour l’eau (Attention, les assurances ne marchent pas si vous faites vous-même votre plomberie gaz: il faut une attestation d'installation par un plombier spécialement agréé «Gaz»).
-Braser veut dire coller avec un métal d’apport qui fond à une température largement inférieure à celle des pièces à unir. Pour la plomberie sanitaire, on utilise un alliage d’étain. Pour chauffer, il suffit d’un chalumeau au butane (10 - 30€). Attention de ne pas utiliser de la soudure pour l’électronique; C’est aussi de l’étain, mais je pense que le fluide décapant qui se trouve à l’intérieur doit former des bulles à l’intérieur du joint.

Pour réussir son brasage:
- Couper le tube avec une molette coupe-tube. Cet outil permet d’éviter les bavures à l’extérieur du tube.
- Ebavurer à l’intérieur du tube; Normalement, le coupe-tube est aussi muni d’une lame pour cela.
- Décaper les faces à souder avec de la paille de fer: le cuivre doit devenir brillant.
- Disposer de la pâte décapante sur les faces. Elle évite la formation d’oxyde de cuivre pendant la chauffe, qui empêcherait le bon collage.
- Emboîter les pièces.
- Chauffer le tout. Le cuivre bleuit légèrement, puis reprend une couleur claire: c’est alors assez chaud. Il existe des écrans de chaleur à disposer derrière la pièce si elle est trop proche d’un mur.
- Eloigner la flamme, et appliquer le fil d’étain à la jointure: si c’est assez chaud, le fil va fondre, et l’étain va être aspiré entre les deux pièces par capillarité. Surtout ne pas mettre l’étain dans la flamme: il va effectivement fondre, mais il ne va pas bien coller aux pièces insuffisamment chaudes.
- Eventuellement, passer un chiffon humide sur l’étain encore liquide pour lisser l’excédent.

On notera qu’il existe deux types de tubes de cuivre :
- en cuivre écroui (rigide, vendu en tube droit, nécessite d’être chauffé pour être cintré).
- en cuivre recuit (plus souple, vendu en rouleaux, très difficile à redresser parfaitement pour les endroits où il doit rester visible). On l'utilise souvent pour les passages noyés dans une dalle béton. Il doit alors être passé dans une gaine plastique spéciale (le ciment attaque le cuivre).

Pour mettre bout-à-bout deux tuyaux, on peut évaser l'un des deux avec un outil spécial, puis on fait comme papa dans maman (avec une seule soudure). Il existe aussi des raccords femelle-femelle qui évite l'outil spécial (mais il faut deux soudures).
Dans le même esprit, pour raccorder un tuyau à un robinet, on peut insérer un écrou sur le tuyau, puis déformer le bout du tube, avec un outil spécial, pour former un « collet battu ». Ou bien, on achète l'écrou avec le collet à souder en bout de tube.
Tout ça pour dire qu'il existe des outils qui permettent de réduire le nombre de soudures, donc le nombre potentiel de défaillances. Mais le prix de l'outillage et les risques de rater des déformations de tube me semblent pas se justifier pour la réalisation d'une seule maison. A vous de voir.

Il existe aussi toute une gamme de raccords cuivres sans aucune soudure. Il s'agit de sorte d'olive qui s'emmanche sur le tube, et que l'écrou vient déformer/compresser sur le tube, assurant l'étanchéité. Bien plus chers que les raccords à souder, à n'utiliser que si l'idée d'utiliser un chalumeau vous fait froid dans le dos. J'aurais tendance à les considérer comme moins fiables dans le temps qu'une bonne vieille soudure, surtout si des efforts sont exercés sur les raccords (flexions, torsions, vibrations).

Autres conseils pêle-mêle:

- Fixer les tubes de cuivre pour l’eau chaude avec des colliers qui présentent du caoutchouc à l’intérieur : cela évite les craquement lors des dilatations et contractions.
- Ne pas hésiter à mettre des vannes d’isolation un peut partout pour pouvoir travailler à un endroit sans que bobonne ne soit entièrement privée d’eau. Les vannes ne coûtent pas cher.
- Penser à disposer des purges aux points bas. Souvent, les vannes en sont pourvues.
- on est sensé mettre un réducteur de pression (3 bars) en début de réseau. Cela limite la fatigue du réseau en aval (coup de bélier quand on ferme brusquement un robinet). J'ai eu une perte de pression dans mon réseau qui était du à un simple déréglage de mon réducteur. Je soupçonnais du tartre, je l'ai donc entièrement démonté, avant de trouver la vis qui permet le réglage...



Conclusion

Effectuer sa plomberie est néanmoins un processus assez long, l'une des raisons étant les multiples aller et retours en magasin pour avoir les pièces qui vous manquent.

Si l'installation est très simple, il vaut mieux opter pour le HTA2.

Si par contre vous devez poser le multiples lavabos aux 4 coins de la maison, il peut devenir rentable d'investir dans l'outillage (chalumeau, cintreuse) et acquérir la technique de soudure. Vu le très faible prix des raccords, on peut se constituer un petit stock pour éviter les aller-retours au magasin, ce qu'on évite de faire avec les autres technos (à moins d'avoir un magasin qui accepte de reprendre l'excédent).

 (à compléter : section de tuyau pour chaque appareil; ceci dit, on trouve un tableau affiché dans tous les magasin grand public)
 
 

 

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