Cette réalisation est un peu plus complexe que celles présentées dans les pages
précédentes, puisqu'elle inclue la fabrication de portes à cadres. On arrive là
dans le noble art de la menuiserie, puisque nous devront combattre le démon du
gauchissement. le GauchissementLe gauchissement est un défaut de planéité. La perfection géométrique n'étant
pas de ce monde, surtout dans le travail du bois, matière noble, vivante, douce
au toucher et définitivement Je propose donc un mode d'assemblage qui permette de faire des corrections a posteriori, par de simples calles... Une porte, c'est un rectangle, donc quatre coins. Mais, souvenez-vous de vos
cours de géométrie, un plan est défini par trois points, donc un triangle. Il ne
fallait pas rêver au fond de la classe, si on vous l'a enseigné, c'est que ça
sert à quelque chose...
L'assemblage à mi-boisL'assemblage à mi-bois s'effectue en amincissant chaque tasseau sur la partie a assembler. En intercalant des petits bouts de papier kraft sous les vis gauches ou droites, on compense le vrillage. J'utilise du papier kraft, car sa couleur est proche du bois, et on peut facilement le poncer pour affleurer l'assemblage.
Pour amincir les tasseaux:
On règle la distance entre la surface de référence et la pointe de traçage, puis on effectue les marques sur les cotés et le bout de chaque tasseau, en appliquant à chaque fois la surface de référence sur le dessus des tasseaux tels que représentés dans le schéma précédant. Donc pour le tasseau supérieur, on aura reporté l'épaisseur à garder, et pour l'autre, l'épaisseur à enlever. Il est préférable d'effectuer la marque par petites touches, en faisant que la pointe commence à chaque fois sa trace dans du bois non marqué, sinon, la pointe a tendance à être embarquée par les fibres du bois. On peut aussi donner un coup de crayon gris sur la marque, cela augmente sa visibilité lorsqu'on en arrive à enlever le bois affleurant le tracé. Ensuite, on effectue des traits de scie perpendiculairement au tasseau (tous les 3 à 5 cm),
Un petit coup de lime électrique égalise les surfaces à assembler. Ne pas
tenter de faire le coin intérieur avec cet outil, cela fera des arrondis;
Redonner plutôt un coup de ciseau.
les portesChaque porte est composée d'un cadre constitué de tasseaux de section 33*95 mm, entourant un panneau de contreplaqué. Les avantages d'une section plutôt grosse des tasseaux sont nombreux : possibilité de visser sur l'épaisseur (une épaisseur plus faible auraient imposé le collage ou le chevillage, ce qui interdisait nos réglages de gauchissement), et possibilité de tricher en rabotant pour obtenir des jeux de fonctionnement réguliers (plus un élément est large, moins on voit les déformations en trapèze qu'apportent ces correctifs). Deux coins disposés en diagonale sont assemblés à mi-bois, les deux autres coins peuvent se contenter d'être des assemblages en bout, plus rapides à effectuer.
- Attention pour les trous de vis avec lamage: lorsqu'un trou est constitué
d'une succession de diamètres, la première tendance est de se dire que commencer
par le petit diamètre va être plus précis et plus facile. Mais alors, lors du
passage de la seconde mèche plus grosse, le foret se centre mal, et on fait des
trous ovales en arrachant tout: moralité: commencer par le gros diamètre. Une fois le cadre monté avec ses quatre tasseaux et vérifié qu'il rentre dans le bâti, je marque d'une petite flèche l'arête intérieure arrière de chaque montant. Je démonte tout, et effectue la rainure qui va accueillir le panneau central. J'ai effectué cette rainure avec une fraiseuse portative (voir les conseils importants pour son utilisation au chapitre Outillage). Dans cette rainure s'insère un panneau de contreplaqué mélaminé de 8mm. La mélamine est légèrement poncée pour enlever le brillant. Ces panneaux ont eu l'énorme avantage d'être trouvé dans une solderie... Des chevilles sont insérées dans les lamages pour boucher les trous visibles. Bon voilà une porte terminée. Les explication sont longues, mais quand récapitule les opérations, y'a pas grand chose à faire. Pourtant, j'ai mis environ 4 heures par portes... La structure et l'aménagementJe ne parle que maintenant de la structure du meuble, puisqu'il était plus
logique de parler des portes en premier, mais il est bien évident que cette
structure à été réalisée en premier, puisqu'elle conditionne la dimension de
chaque porte. Pour la pose des gonds: on fixe d'abord le mâle sur le montant, dispose la femelle dessus (sans arrière pensée cochonne, voyons!), puis on présente la porte, en intercalant une cale pour ménager le jeu du dessous. Un petit repère au crayon, et comme cela on a bien moins de chance d'avoir un bout de bite de gond visible... L'aménagent de l'intérieur (cloisons et étagères) est fait avec le même contreplaqué mélaminé que les porte, mais en 12mm d'épaisseur pour les étagères. Les chants faces à l'ouverture, très moches lorsqu'il sont bruts, sont recouvert d'une baguette d'angle qui revient sur le dessus de l'étagère. La largeur quelque peu "king-size" de ces baguettes donnent l'impression d'un planche bien plus épaisse...
Reste la touche finale... Les poignées de portesJ'avais déjà utilisé des galets dans la cuisine, il me fallait trouver autre chose, et l'idée des coquillage est venue. Ici il s'agit de pétoncles. Elles ont l'inconvénient d'être assez fragile, il a donc fallu les doper.
L'entretoise qui ménage un espace avec la porte doit aussi épouser la forme de la coquille. J'ai détourné ici un butoir de porte, sorte de grosse rondelle en caoutchouc possédant exactement la petite dépression au centre permettant l'encastrement du bombé du coquillage. De plus l'adhérence du caoutchouc permet d'éviter au bouton de tourner. Dorénavant, je mettrai toujours un petit bout de caoutchouc, parce que resserrer périodiquement les boutons de toute la maison me tape particulièrement sur les nerfs. Le bouton est fixé avec un boulon poêlier (à large tête plate), et on empêche sa rotation avec une rondelle à ailettes. l'écrou est encastré pour être masqué. La pétoncle retrouve son chapeau grâce à deux points de colle à chaud (rapide, supporte les fortes épaisseurs sans retrait).
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