Outillage

Dès qu'on choisit de faire quelque chose soi-même au lieu d'appeler un artisan, la première chose à faire est de bien s'outiller. Evidemment, on souhaite faire soi-même pour économiser de l'argent, mais, même en investissant dans du bon matériel, on reste gagnant. Il ne faut donc pas lésiner, et s'offrir les moyens de bien réussir sans trop de peine.
Je ne parlerai ici que de l'outillage générique, les autres pages présentant les outils spécifiques à la tâche décrite.
 

Protections

Si vous ne voulez pas en avoir plein les yeux, plein les oreilles et plein le nez, il est indispensable de se munir de bonnes protections:
- Masque à poussière : indispensable pour tout ponçage, tout meulage. Les petits masques en papier sont à proscrire : ils ne protègent pas (il y a toujours des jours autour du visage), et ils renvoient la respiration vers les yeux et surtout les lunettes. Rien de mieux pour travailler dans le brouillard, donc. Par contre, le vrai modèle de pro (masque en caoutchouc avec une paire de cartouches filtrantes) est un vrai confort. Après avoir poncé du plâtre sans masque et avoir vu ce que recrachent vos poumons, précipitez-vous au Castorama du coin (200 Frs). De plus, vous pouvez adapter des cartouche au charbon actif, indispensable si vous vitrifiez un parquet. Devrait être remboursé par la sécurité sociale...
- Casque anti-bruit. Tout aussi indispensable pour utiliser une meuleuse, une scie circulaire, ou une ponceuse. Pas cher. Le casque ne filtre que les fréquences hautes, donc vous pouvez quand même entendre ceux qui vous parlent.
- Lunettes de protection. Comme je porte des lunettes de vue qui protège des projection dangereuses, cela me sert pas souvent. Utile alors que lorsque des projections de caillou risquent de railler les lunettes, ou lorsque l'on ponce au-dessus de sa tête et que la poussière tombe dans les yeux.
- Casque de chantier, lorsque des pierres risque de vous tomber sur la tête (percement d'ouvertures).
- Gants : - une paire en caoutchouc épais pour les travaux de maçonnerie (le ciment attaque les mains),
              - une paire en caoutchouc plus fin (gants chimiques) pour les travaux de peinture et nettoyage à l'acide.
              - une paire en cuir épais pour manipuler les gros trucs qui blessent bien.

- Genouillères, de la meilleure qualité possible tant les modèles bas de gamme glissent tout le temps, ou leurs sangles coupent le sang dans les jambes. Ce n'est qu'en 2007 que j'ai trouvé la seule bonne solution: le pantalon à genouillères intégrées. Quand on réalise que l'on tombe si souvent à genoux devant la "beauté" de nos travaux (carrelage, plancher, mais aussi peinture, électricité, plâtre, cloisons, menuiserie, mécanique...), il est finalement très agréable d'avoir systématiquement les genoux protégés.
-Et je mets ici aussi la
ceinture d'outillage, puisque je ne sais pas la classer autre part, et que c'est un outil tout aussi indispensable : il permet d'avoir à la ceinture : son mètre, un crayon, ses différents vis et clous, son marteau, l'agrafeuse ou tout autre.... Tout cet attirail vous suit fidèlement : Gain de temps et d'énervement énorme (où ais-je posé le mètre la dernière fois ? Je me suis posé cette question des milliers de fois !).
 

Outillage Manuel

Bien sûr il faut de tout: Je ne parlerai que des outils sur lesquels j'ai à faire des commentaires.

Matériel de mesure
    Mètre à ruban LARGE pour être assez rigide (en fait il en faut 4 ou 5, c'est le truc que l'on cherche le plus, et il en faut un à demeure dans la voiture, quand on fait les courses). Il est aussi très pratique d'avoir un mètre possédant un clip de ceinture, pour les cas où l'on a pas besoin de la ceinture d'outillage.
    Une vingtaine de crayons mine jetables 0,7 mm (c'est mieux que les crayons de maçon, qui sont imprécis et se cassent tout le temps); Il faut bien en prévoir 20 car ils ont l'inconvénient d'être volatils: J'offre une prime de 10000$ à celui qui m'expliquera où est passée la cinquantaine que j'ai déjà acheté.
    Niveau à bulle, si possible avec un laser au bout
    Fil à plomb (plus précis que le niveau, et plus pratique dans certains cas), cordeau à tracer, pointe à tracer, compas à pointes sèches.
    Poinçon pour faire une marque en creux là où l'on doit percer (indispensable avec les mèches à métaux, sinon elles se baladent).

Outils coupants
    Une égoïne normale, plus une à denture fine pour les baguettes (sinon on fait des éclats).
    Un lot de ciseaux à bois. Si possible en réserver quelques-uns pour les travaux risqués (planches avec clous, ou proche de la pierre), et en garder quelques autres parfaitement affûtés.
    Le rabot manuel par contre est très difficile a manier. Préférer l'électrique, même si, par principe, il laisse des vaguelettes.
    Une grosse paire de ciseaux à découper la volaille : indispensable pour déballer tous ces horripilants blisters.

Autres
    Une brosse métallique en inox : celles en fer rouillent en 2 jours, et laisse des traces rouges sur le bois ou la pierre.
    Une pelle à poussière et une brosse à maroufler le papier peint (bien plus large que la ridicule balayette standard). C'est fou, j'ai l'impression de passer un tiers de mon temps à nettoyer.

Outillage électrique

Perceuses:

C'est l'outil qui sert le plus. Il en faut au moins deux pour s'adapter au différentes tâches. De plus, lorsque l'on réalise des meubles, on perd beaucoup de temps à changer la mèche sur le mandrin. Prenons par exemple la pose d'une vis de diamètre 4mm : il faut un premier trou de 4mm dans la première planche, un avant-trou de 2mm dans la seconde planche, fraiser le trou dans la première planche, puis visser avec un embout cruciforme : 1 trou, 4 changements. Le mandrin sans clef est aussi un luxe appréciable.
- une grosse perceuse à percussion (700 W mini), mandrin de 13 mm. Obligatoire si vous avez des murs en pierre.
- une perceuse-visseuse sans fil. J'ai acheté un premier modèle taiwanais en grande surface. Il a tenu un an, puis le mandrin a pris un jeu inquiétant. J'ai donc opté pour une Bosch 9,6 Volts, avec variateur et frein de mandrin. Une Rolls très pratique.
- petit luxe : une petite perceuse 500W à mandrin auto serrant, pour les petits boulots ou pour travailler à bout de bras.
- J'ai aussi un tournevis électrique Black & Decker 2,4 Volts. C'est complètement nul : pas d'autonomie, pas de force de serrage. A proscrire.
- J'ai craqué au bout de 5 ans et j'ai fait la folle dépense d'une magnifique perceuse 500 W à percussion à 99 Frs dans une promo de bricolage. Tout juste bonne à faire les pré-trous, mais c'est justement que pour faire ça que je l'ai acheté. Je peux donc maintenant faire mes 4 perçages cités plus haut sans changer de mèche !

Ponceuses:

- Vibrante : Un premier modèle taïwanais a fait à peine deux mois. Une petite Black & Decker, très légère, a été très utilisée pour poncer les joints entre les plaques de plâtre (ceci est d'ailleurs une connerie à ne pas faire, voir chapitre correspondant).
Une ponceuse vibrante ne devrait pas servir à enlever de la matière (rendre plus plat un plâtre, enlever des taches dans le bois). Elle ne devrait servir qu'à égrener, c'est-à-dire préparer une couche de vernis à recevoir la couche suivante, ou tout autre genre de finition qui peut se faire à la cale à poncer. Ce n'est donc pas un achat prioritaire, choisissez d'abord une excentrique.

- A disque : Modèle indispensable pour décaper les poutres, enlever les veilles peintures, ajuster des assemblages. C'est seulement avec ce type de ponceuse que l'on peut réellement enlever de la matière. J'ai essayé les adaptateurs à mettre en bout de perceuse, mais la prise en main est déplorable, pas possible de travailler plus de 5 minutes. Pour dégrossir, les disques abrasifs standard à gros grain (support carton) s'usent et se déchirent très vite. Je préfère les disques soi-disant pour meuleuse (support toile), très cher mais presque inusables.

- Excentrique : combine les mouvements d'une ponceuse vibrante avec celui d'une ponceuse à disque. Je me suis offert une Peugeot qui peut faire aussi ponceuse à disque (un bouton disposé sous le disque abrasif bloque le mouvement vibrant, et le mouvement circulaire devient bien plus rapide). Je l'utilise beaucoup dans mes travaux de menuiserie : après le passage de la ponceuse à disque à gros grains pour mettre en forme (ce qui laisse des rayures profondes dès que le mouvement n'est pas pile dans le sens du bois), je finis avec l'excentrique.

-A bande. Assez cher, et pas vraiment indispensable lorsque l'on dispose d'une ponceuse à disque. Permet néanmoins de faire moins de trous lorsqu'on prépare une surface plane, et de laisser moins de traces, puisque l'on peut travailler parfaitement dans le sens des fibres.

- Lime électrique : idem qu'une ponceuse à bande, à part qu'ici la bande fait 1 cm de large. Très efficace et utile en de multiples occasions. Les bandes sont assez chère, et j'en ai fusillé pas mal parce que je les rangeais dans un endroit humide : le "scotch" qui ferme la boucle se décollait.

Meuleuses:

- Portative (meuleuse d'angle, dite aussi tronçonneuse); Un modèle avec petit disque (115mm) suffit pour la plupart des travaux. Pour couper la pierre ou le carrelage, les disques au diamant font merveille, et sont devenus d'un prix très abordable. Il faut aussi des disques pour couper le métal, et d'autres pour ébarber (travailler avec le plat du disque et non la tranche; le disque doit donc être plus épais pour ne pas casser).
Je n'ai eu besoin d'une grosse meuleuse (230mm) que très rarement. J'ai donc acheté du chinois jetable.
Attention lorsque l'on utilise une meuleuse: on doit toujours travailler en opposition, c'est-à-dire avancer dans le sens contraire de la rotation du disque, sinon celui-ci vous entraîne, ce qui donne des à-coups et des surcharges du moteur.
- d'établi (touret à meuler): pour affûter les burins, ébarber une vis que l'on vient de couper... Pas vraiment indispensable, mais pratique. Mon modèle bas de gamme à un gros inconvénient : il vibre du tonnerre. J'ai eu beau le fixer à l'établi, il secoue l'ensemble et fait tomber tout ce qui est posé sur l'établi...(note: au bout de 5 ans, cela s'est amélioré; si vous pouvez attendre...). J'ai fait l'erreur d'acheter un modèle avec deux pierres sèches (de grain différent, mais c'est à peine sensible à l'usage). Il vaut mieux un modèle avec une pierre sèche (ébarbages) et une pierre à eau (affûtage).

Scie circulaire :

Indispensable pour la menuiserie, où l'on doit couper en suivant une ligne bien droite. Prendre un gros modèle pour couper des planche de plus de 20 mm d'épaisseur, ce qui est fréquent.
Même remarque que pour la meuleuse: travailler en opposition (mais c'est déjà plus instinctif ici).
 

Scie sauteuse :

Uniquement pour les petits travaux. Ne pas tenter de couper une grande planche dans le sens des fibres avec ça. J'ai fusillé un modèle taiwanais (encore) en deux mois. La suivante, une Peugeot, a tenu 7 ans puis le dispositif de fixation de la lame a lâché. J'ai maintenant une pendulaire, et c'est vrai que cela coupe mieux.
 

Rabot électrique :

J'en ai un avec des lames de 7 cm de large. Permet de faire du bricolage, mais pas de rectifier une planche. Utile que si vous dégrossissez des planches brutes tout en recherchant une finition plus ou moins rustique (pas plat, pas à angle droit); Ca tombe bien, c'est mon cas...
 

Fraiseuse :

Mon dernier jouet dans le domaine. Indispensable pour faire des rainures ( poses de fausse languette pour assembler, rainure pour les fonds de tiroirs, ..). Peut aussi faire du moulurage. Les "vraies" fraises sont très chère (au moins 200 frs pour les plus simples), mais on trouve des boites pas trop chères dans les foires au bricolage; c'est du chinois, donc pour un usage très limité mais peut-être suffisant pour nous petits amateurs.
Attention lors de l'utilisation avec un guide: faut-il progresser en tirant ou en poussant l'engin ? La réponse dépend du coté où se trouve le guide: la fraise doit mordre dans la matière lorsque elle se rapproche du guide. Sinon la force de la fraise finit toujours par décoller le guide et bousiller cette magnifique pièce qui était presque finie...

Si vous faites une rainure et que vous ne disposez pas de la fraise du diamètre voulu, vous ferez deux passes. Si la rainure est proche du bord (pour un fond de tiroir, par exemple), il faut mieux alors que la première passe soit celle la plus au centre de la pièce, sinon on risque d'éclater le bois.
 

Combiné :

C'est le matériel de pro : un engin d'au moins 1 mètre de long sur 80 cm de large, pesant 300 kilos et faisant à la fois scie circulaire, rabot-dégauchisseuse,  et fraiseuse. Compter au moins 8000 Frs et 10 m² occupés (faut pouvoir tourner autour!). Sinon demandez à votre marchand de bois de vous couper et raboter vos planches, il fait cela pour un prix dérisoire et avec une qualité bien meilleure.
Je n'ai pas de combiné.

Pistolet à air chaud :

Utile pour décaper les vielles peintures, déformer des pièces en plastique, décoincer des assemblages...
Mais surtout, je viens de trouver une utilisation géniale pour cet engin : allumer les feux ! Qu'il s'agisse d'un barbecue, d'un feux de cheminée ou de broussailles dans le jardin, il suffit de souffler au même endroit pendant environ une minute pour que cela s'allume spontanément, sans ajout d'autre flamme ! Efficacité redoutable!
Enfin, c'est l'outil indispensable pour faire des Chamallows parfaitement caramélisés.

Compresseur et associés :

Ca y est ! Au bout de 7 ans de tergiversations, je me suis offert un compresseur !
Avantage principal de l'air comprimé : Vous achetez un gros moteur une fois, et vous bénéficiez de sa puissance sans le porter, et avec de nombreux outils. Ainsi vous pouvez équiper votre atelier avec de nombreux outils très légers, très puissants et vraiment pas chers comparé à l'électro-portatif.
J'ai ainsi un burin de 500 gr qui fait le boulot d'une machine de 10 kg... Il m'a déjà énormément servi, et me servira encore beaucoup, par exemple pour préparer le rejointoyage des murs..
J'ai aussi un pistolet à clous, un pistolet à peinture, une clef à choc (empruntée ça n'est pas indispensable tous les jours), un gonfleur pour voiture, une soufflette. Je pourrais avoir aussi une perceuse, une meuleuse, ...
J'en ai pris un compresseur semi-pro (2,5 CV, les modèles de base faisant 1,5 CV). Avec cette puissance, je suis sensé pouvoir utiliser quasiment tous les outils en continu. Mais ce n'est pas du tout vrai : avec mon burin pneumatique, je le met à genoux en m'en servant 1/3 du temps. Mais c'est déjà pas mal, et cela m'a sauvé de pas mal d'ampoules.
Je crois qu'il y a une énorme arnaque autour des chiffres annoncés par les fabricants de compresseurs. Pour exemple, le mien annonce 230l/min d'air à 7 bars, pour un débit d'air aspiré de 600 litres. Hors d'après mes leçons de physiques, à température constante, "Pression * Volume = Constante". Donc 600 litres à un bar équivaut à 600/7= 85 litres d'air à 7 bars. D'après leurs chiffres, Mecafer et consorts vendent donc des machines qui synthétisent de l'air! Fortiches les gars! J'irais râler quand j'aurais un besoin moins constant de mon compresseur.

Aspirateur d'atelier

Gros aspirateur-bidon capable d'aspirer de l'eau et des gros copeaux. Indispensable si vous n'avez qu'un aspirateur à sac par ailleurs, puisque les sacs se colmatent très rapidement avec la poussière de plâtre ou de ciment. Ici, y'a un gros filtre que l'on tapote pour faire tomber la poussière, et on repart.

Fraiseuse Lamello

Permet de creuser une rainure dans laquelle s'insère une fausse languette de cette marque, pour faire des assemblages de meubles. Enormément plus rapide, facile, et précis que l'assemblage par tourillons (chevilles en bois).

Ciseau électrique

Comme un ciseau a bois manuel, mais avec un manche qui fait vibrer la lame. Peut servir dans certains cas, pour creuser, ou décoller des linoléums au autres revêtements très épais.

Scie vibrante

Portion de disque métallique muni de dents de scie, et qui vibre. Peut être la seule solution pour faire une découpe fine en creusant, par exemple pour des lames de parquet déjà posées.

Note: ces deux derniers outil, vous l'avez compris, sont plus pour les drogués qui ne peuvent résister à la nouveauté, les bricolo-geaks dont je suis fiers de faire enfin partie (en 2010).

Autres outillages

Remorque:

J'ai mis beaucoup trop longtemps à me décider d'acheter une remorque. C'est largement rentable si cela vous évite de payer des livraisons, et cela sert à envoyer régulièrement tous les gravats et autres à la déchetterie. Ceci dit, il ne vaut mieux pas trop compter sur elle pour bazarder tout un talus : avec 500 kg maxi par chargement, vous n'en verrez jamais le bout. Demandez alors à un paysan de faire le boulot. J'ai pris une remorque avec des ridelles amovibles : j'obtiens ainsi un plateau de 120 cm de large, sur lequel rentrent juste les plaques de plâco.

Etais:

Utiles pour soutenir provisoirement une poutre ou autre. J'en ai trouvé chez un ferrailleur, au prix du métal. Un coup de bol ?

Echafaudage:

J'ai un tout petit échafaudage (1 m de large et de haut), assez pratique pour les petits boulots intérieurs. Par contre, l'indispensable est une paire de tréteaux de maçon, associé à de vielles planches. Cela peut monter jusqu'à 2 m, et s'adapte à la plupart des besoins.

 

 

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