L'installation d'une chaudière à pétrole est un investissement lourd (environ 50 kF), et encombrant (nécessite une chaufferie, une cheminée, une cuve à mazout). La configuration de ma longère ne se prête pas bien à cette solution (pas moyen de creuser dans le granit pour la cuve, pas de pièce disponible pour la chaufferie). Le gaz pose les mêmes problèmes de place quand on ne dispose pas du gaz de ville. J'ai donc éliminé ces solutions pour opter pour l'électrique, peut-être à tort, mais l'avenir le dira. D'après mes calculs, le chauffage central n'aurait pu être rentable qu'au bout d'un minimum de 15 ans (si le gazole n'augmente pas, si l'électricité ne baisse pas, si il ne faut pas changer de chaudière entre-temps...)

 

Ma solution de chauffage électrique est très dépendante de l'abonnement que j'ai pris. En effet, j'ai demandé à EDF un abonnement Tempo, qui propose un prix du kilowatt/heure hautement variable, en fonction de la "couleur" des jours :
- Jours Bleus    (285 dans l'année)     Heures pleines : 30 centimes,   Heures creuses : 17 centimes
- Jours Blancs  (60 dans l'année)       Heures pleines : 70 centimes,   Heures creuses : 50 centimes,
- Jours Rouges (20 dans l'année)      Heures pleines : 270 centimes, Heures creuses : 170 centimes.

On voit donc que lors des jours rouges, il est proscrit de se chauffer avec l'électricité. Comme par hasard, ces jours correspondent aux jours les plus froids. On dispose d'un petit récepteur qui prévient la veille à 20 heures de la couleur du jour qui va suivre.
De plus la solution choisie provient de la constatation suivante : Puisque ma femme et moi travaillons, la maison est vide pendant la journée en semaine. Si ma femme décide de ne plus travailler, elle ne restera longuement que la chambre-bureau et la cuisine-salle-à-picnic. Nous n'utilisons pas le salon-salle-à-grand-repas en hiver en dehors du week-end. La salle de bain est utilisée 1/2 heure le matin et le soir.

Donc plutôt que de garder la maison chauffée en permanence, nous voulons pouvoir monter la température très rapidement, et éventuellement garder cette température. L'isolation à donc été prise très au sérieux : Par exemple, pour la chambre de 40 m², un simple radiateur de 1000 W suffit largement à garder la température ( Il faut néanmoins plus d'une heure pour monter la température de 10°). De même, tous les murs sont très épais (60 cm mini.), gardent bien la chaleur, mais sont horriblement longs à chauffer. Ils furent donc tous recouvert d'une plaque de plâtre doublée de 2 cm de polystyrène. Cela assure une montée rapide en température.

Pour le chauffage, j'ai donc choisi une combinaison multiple :
- dalles chauffantes électriques dans la cuisine et la salle de bain (accumulation de chaleur en heure creuse). Ces pièces ne supportent pas d'être froide à certains moments de la journée.
- radiateurs électriques dans toutes les pièces pour une montée rapide de la température ou le maintien par thermostat,
- radiateurs à pétroles quand l'électricité est trop chère, ou pour une montée rapide en température.
- Cheminée à bois pour le salon et la cuisine, lors des week-ends principalement.
- Un assécheur d'air électrique.

Dalle Chauffante

Cette solution n'est possible que si on pose sa dalle : Juste avant de couler, on agrafe sur l'isolant (le polystyrène sous la dalle) un câble électrique spécial. Il faut une nuit entière pour obtenir une dalle aux alentours de 25°. C'est alors très agréable de marcher pieds nus.
Le câble ne coûte pas cher (environ 1000 Frs pour 20 m² ?).
Attention, j'ai fait l'erreur de vouloir réduire l'épaisseur de la dalle de la salle de bain. Avec ses 5 cm, elle se refroidit trop vite, ce qui est bien dommage pour la toilette du soir...

On notera que cette solution est aussi possible avec un chauffage central, en remplaçant le câble par un tuyau. Cela n'a plus d'intérêt économique, puisque on paye son combustible le même prix quelle que soit l'heure de sa consommation, mais on garde l'aspect confort et on évite de disposer des radiateurs encombrants.

Radiateur à pétrole

Les radiateurs à pétrole sont d'une très grande utilité pour le confort de la solution. Nous en avons 2 dans la maison. Ceux-ci sont assez économiques à l'achat (800 Fr.), économique à l'utilisation (50 centimes du kWh), et très efficaces : ils donnent chacun un rayonnement infrarouge de 2700 W, on peut alors parfaitement dîner en face de l'un d'eux dans une pièce à 10°. L'autre chauffe la chambre en 1/4 d'heure. Seul problème : ils ne sont pas thermostaté (cela existe, mais coûte 4000 Fr.). Un radiateur électrique est donc chargé du maintient en température, les jours pas rouges.

Radiateur électrique

A la lumière de ce que j'ai appris à l'école, je trouve que l'on dit énormément de conneries à propos des radiateurs : J'ai même fait venir un "conseiller", en fait un vendeur. Après qu'il m'ait exposé ses arguments fallacieux, je les ai démontés. Il m'a dit qu'il repasserait après avoir vu les grands pontes de sa boîte. Je l'attends depuis 2 ans...

A) Les radiateurs assèchent l'air. Ah cela serait bien, j'aurais fait l'économie d'un assècheur. Je cherche quelqu'un qui me dise où passe alors l'eau : Pour moi, la seule solution pour la faire disparaître est de la décomposer en gaz hydrogène et oxygène, dans les justes proportions de l'un des explosifs les plus puissant au monde (celui utilisé dans les moteurs de fusées).

B)Un radiateur lourd consomme moins, la preuve, il continue à chauffer si il est éteint . Oui, mais quand on le branche, il ne chauffe pas pendant le même délai ! De plus, son inertie va rendre beaucoup plus fluctuante la chaleur dans la pièce. Imaginez que votre pièce atteigne 20°: le radiateur s'éteint, mais libère encore de la chaleur : la température s'élève au-dessus de 20°, puis finit par baisser pour atteindre 20°. Le radiateur se rallume mais se chauffe avant de chauffer la pièce, qui continue à refroidir...

Pour moi, n'importe quel appareil électrique est un bon radiateur, puisque son énergie consommée se retrouve toujours en final dégradée en chaleur. Seule restriction : l'ampoule électrique : Il y a peut-être 1% de son énergie (lumineuse) qui passe à travers la fenêtre...
Le seul point à veiller, est que la chaleur soit la plus uniforme possible dans la pièce. Pour cela, les radiateurs à infrarouge (y compris ceux à panneaux rayonnant) sont mieux théoriquement. Mais j'ai fait l'essai dans une chambre : avec un bête radiateur "grille-pain" (aussi appelé convecteur), il n'y a pas de grande différence entre le sol et le plafond. Il faut quand même pour cela disposer le convecteur sous une fenêtre : l'air chaud et montant du radiateur rentrant en collision avec l'air froid descendant de la fenêtre, cela provoque un brassage homogénéisant.

J'ai acheté des radiateurs à panneaux rayonnant. Dans la cuisine, c'est agréable de sentir sa chaleur. Par contre, dans une chambre, j'avais pris du bas de gamme : il émet des claquements de dilatation, et un ronronnement faible, mais hyper chiant quand la nuit est calme. Je l'ai donc remplacé avec le "grille-pain" de l'essai du paragraphe précédent. Note : le ronronnement est aussi perceptible avec un milieu de gamme dans la cuisine, donc méfiance, méfiance, surtout pour une chambre !

Donc un convecteur peut très bien convenir, mais il vaut mieux prendre de toute manière des modèles à fil pilote, afin qu'une centrale puisse piloter les heures où la pièce doit être à température de confort.

Cheminée

Mon salon est une pièce difficile à chauffer : un volume de 150 m3, un mur (intérieur) en pierres apparentes, une grande baie vitrée (9,3 m²). J'ai donc pris une grande cheminée-insert, capable de délivrer 9000W avec une consommation de bois raisonnable. L'insert permet de récupérer une partie de l'air chaud, qui est envoyé par une gaine dans la cuisine attenante. Comme la chambre est au-dessus de la cuisine, nous chauffons l'essentiel de la maison avec le bois du jardin pendant les week-ends froids.

Attention, il y a deux grandes différences entre un insert et une cheminée ouverte. Cette dernière chauffe moins fort, puisque la chaleur est émise sur une seule face, alors que dans l'insert, l'air circule autour des 6 faces du cube. De plus, la cheminée ouverte aspire une grande quantité d'air frais. Cela a donc tendance à mettre la maison à une pression inférieure à celle de l'extérieur, et donc les pièces à la périphérie sont refroidie !. Donc pour moi, la cheminée ouverte est un agrément esthétique et chaleureux quand on est juste devant, mais pas une solution de chauffage. 

Autre avantage de l'insert : il est capable de "bouffer" n'importe quel type de bois, y compris ceux que l'on ne mettrai pas dans une cheminée ouverte : les bois humides (trop verts, ou au contraire largement pourris), et les bois de récupération traités qui risqueraient de provoquer des émanations néfastes.
Seul inconvénient de mon insert : il tire trop bien, donc on est obligé de le faire fonctionner la plupart du temps avec l'arrivée d'air presque fermée. Il n'y a donc presque plus de balayage interne de la vitre par de l'air frais, et celle-ci se couvre vite de goudrons. Il faut alors régulièrement utiliser un grattoir (lame de rasoir) pour récupérer de la transparence. Il vaut mieux alors attendre que le goudron soit grillé, c'est bien plus facile. Je déconseille les produits genre Décap-four, qui provoquent des coulures sales propres à détruire tout tissu qui pourrait être accidentellement taché.
Par contre, à l'allumage, il suffit d'ouvrir en grand : un puissant souffle de forge sous le foyer allume facilement, sans avoir à utiliser des tonnes de petit bois.   
Ah oui, dernier point : Avec mon insert allumé, je peux quitter la maison sans crainte ! Et les petits enfants apprennent très vite à ne pas toucher la vitre, et ne sont pas tentés de jouer avec le feu.

Assécheur

Il vous à peut-être paru bizarre que je cite l'assécheur d'air comme moyen de chauffage. C'est pourtant un élément clé du système. Lorsque l'on est dans une région quelque peu humide comme la Bretagne, une grande partie du chauffage est utilisée pour combattre l'humidité. Celle-ci donne en effet une sensation de froid, et une pièce avec 20% d'humidité en moins devient de suite beaucoup plus accueillante : un air sec à -10° (sans vent) se supporte avec un pull en montagne ! Par contre, si votre pull devient humide... De plus, l'humidité accumulée dans les murs abaisse les qualités isolantes du plâtre. Une pièce dont les murs sont bien secs monte bien plus vite en température. L'assécheur réduit aussi de beaucoup la nécessité de renouveler l'air, donc de faire rentrer de l'air froid. Noter bien que mon assécheur retire 3 litres d'eau par jour ! Cette performance est hors d'atteinte des déshumidificateurs chimiques telles que les paillettes Rubson (qui retire bien moins que les quelques 0,5l que nous expirons et transpirons chaque jour). On notera que ma machine est sensée pouvoir enlever 12 litres/jour, mais cela doit sûrement être dans des conditions tropicales…
L'assécheur fonctionne comme un Frigidaire : un compresseur refroidit un gaz en dessous de 0°C ; un ventilateur fait circuler l'air de la pièce autour des tuyaux froids, qui se couvrent alors de givre. L'air est ensuite réchauffé par le circuit chaud du compresseur. Périodiquement, le cycle s'inverse pour dégivrer l'évaporateur.
Pour cela, l'assécheur consomme 300 W, ce qui est minime, et même complètement négligeable puisque cette consommation se retrouve sous forme de chaleur dispersée dans la pièce ! Bref, j'espère que vous l'aurez compris, je suis un fervent adepte de ce type d'appareil. Ajoutons encore que l'assécheur combat les moisissures et les acariens. Compter environ 2000 Fr pour un modèle correct. Ah, j'oubliais, le seul inconvénient : cela fait un peu de bruit (comme un Frigidaire plus un ventilateur), mais rien ne vous empêche de le couper quand vous êtes dans la pièce...

 Film chauffant

Cité ici que pour l'anecdote, puisque je ne l'ai pas essayé : il doit exister une espèce de film qui se colle sur un mur ou au plafond, qui se recouvre de peinture, et donne donc une large surface chauffante. Discret. Si quelqu'un peut me donner son expérience...

Pompe à chaleur

Autre solution à ne pas négliger, si vous ne voulez pas suivre mon mauvais (?) exemple...

Puits canadien

C'est de la géothermie réduite à sa plus simple expression : une prise d'air extérieur (avec ventillo) via un tube de PVC parcourt une vingtaine de mètres sous terre : apporte de l'air frais en été, et de l'air pas trop froid en hiver. Pas essayé, mais semble intéressant si une pelleteuse passe par là. A creuser sur d'autres sites web!

 

 

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