C'est, avec les gros travaux de
maçonnerie, les seuls trucs que j'ai laissé faire
par des pros: - Ce sont des travaux qui portent sur la
structure même de la maison, et qui conditionnent
l'étanchéité qui, en Bretagne, est assez
appréciable. - La charpente demande plusieurs costaux
pour manipuler et disposer précisément de lourdes
charges; Ces gars travaillent si vite que le surcoût dû
à la main d'oeuvre est presque compensé par le fait
qu'ils paient le bois moins cher que nous, pauvres particuliers
! - Pour la couverture, il faut monter à la main
plusieurs tonnes d'ardoises, le métier est dangereux si
l'on ne s'équipe pas sérieusement (échafaudages
avec balustrade, monte-charges...).
Choix
du type de toiture :
En fonction de la région et du POS,
il vous sera plus ou moins imposé un look extérieur
de toiture (nombre de pentes, inclinaison, couleur). Pour chez
moi où le "look ardoise" est obligatoire, il
reste quelques latitude de matériaux: - L'ardoise
elle-même existe en plusieurs tailles et qualités. -
Il y a aussi les fausses ardoises en bitume (faut que cela soit
assez haut pour qu'on n'ait pas le nez dessus et voie l'horreur du
truc), et en fibrociment. En fait, cela n'est plus du fibro
(l'amiante est interdite), et le coût a fortement augmenté,
ne la rendant pas si intéressante. De mon coté,
je n'ai pas hésité sur la qualité, celle-ci
ne grevant le budget d'une fraction somme toute pas si importante
vis-à-vis de la valeur de la maison. On parle quand même
d'un surcoût de plus de 1500 euros pour un toit de 80 m2...
J'espère m'y retrouver d'abord en satisfaction esthétique,
et beaucoup plus éventuellement à la revente (mais
comment pourrais-je un jour revendre? Trop d'investissement
affectif !).
Pose
d'ardoises
Pour celui que cela tente, ce n'est pas si
sorcier de poser les ardoises. Je l'ai fait pour un petit abri
à bois de chauffage.
Il faut tout particulier soigner le tracé
au cordeau (pas à la craie, mais à la peinture s'il
y a un risque de pluie avant la fin !) du quadrillage qui donnera
la position de chaque crochet et ardoise. Cela peut prendre plus
d'une journée entière pour une maison quelque peu
biscornue! Pour une ardoise traditionnelle 32*22 cm, il faut un
trait horizontal tous les 11 cm. Les crochets feront alors 11 cm
de long. Les ardoises du bas doivent dépasser de la volige
d'environ 5cm pour que celle-ci ne soit pas mouillée. Pour
une largeur d'ardoise de 22 cm, les traits verticaux seront
espacés de 11,5 cm, qui laissera 1 cm entre chaque ardoise.
Poser les supports de gouttière, et
les cornières en zinc sur les bords qui viennent en appui
sur un mur (qui seront recouvert de ciment pour former un solin).
Enfin on démarre avec les ardoises, à partir du bas,
avec une rangée réduite d'un tiers en hauteur,
entièrement recouverte en quinconce d'une autre rangée
d'ardoises complètes. Puis on monte. Après avoir
posé une rangée d'ardoises, on pose tout de suite
les crochets situés juste au-dessus et au milieu des
ardoises de cette rangée, et qui serviront à bloquer
la rangée n+2. Sinon, cela oblige à pointer entre
les ardoises de la rangée n+1, avec le risque d'abimer
leurs bords.
Si vous avez un travail assez important à
faire, ne pas hésiter de vous procurer un marteau de
couvreur. Celui-ci ressemble plutôt à un piolet. Il
permet non seulement de planter les crochets, mais aussi de les
scier ou les enlever (pour les réparations en milieu de
toit), et de découper les ardoises. On utilise pour cette
dernière opération une enclume qui ressemble à
une règle avec au milieu une pointe qui permet de la
planter n'importe où dans la volige. On pose l'ardoise
dessus, et avec le manche-lame du piolet on donne des petits coups
qui viennent comme la deuxième lame d'un ciseau sur
l'enclume. Vu de l'extérieur, cela parait facile, très
propre et très rapide... Au début, j'ai pas osé,
et j'ai plutôt utilisé une meuleuse avec un disque
diamant. Mais cela fait beaucoup de bruit, et surtout l'arête
trop propre est absolument affreuse. Donc j'ai pris comme enclume
un vieux piquet de fer carré, et comme piolet un
serre-joint de 50 cm dont j'ai enlevé la mâchoire
mobile. Je le tiens coté mâchoire, et je frappe
doucement avec la tige. Et ça marche superbement bien!
Attention, les ardoises ont deux faces distinctes: d'un coté,
la découpe est très droite, de l'autre c'est plutôt
écaillé-éclaté. Il faut faire le trait
de coupe coté droit, et marteler depuis ce coté.
Puis poser l'ardoise sur ce même coté droit, afin de
rendre visible le coté écaillé, bien plus
naturel.
Voici ce que cela m'a coûté
(pour 2,5m², en 2010): 125 ardoise économiques
32x22 : 45 € HT 125 crochets inox : 6,25 €HT 6
voliges 3000*180*18mm : 20€54 soit en tout 85€ TTC
Mais le travail de couvreur ne se limite pas
à la pose d'ardoise. Il faut aussi: - Poser les fenêtres
(Velux), - Effectuer les raccords entre les différents
pans de toiture (il y a souvent des plaques de zinc en dessous
pour assurer l'étanchéité), - Effectuer
des solins (raccords entre murs et toiture) demande un coup de
main pour mettre proprement de l'enduit jusqu'à mi-ardoise,
- La pose et soudure des gouttières en zinc demande de
l'outillage spécial.
Tout ceci fait un ensemble de techniques à
maîtriser, mais surtout demande de l'expérience pour
savoir si ce que l'on fait va vraiment être étanche
lors de la prochaine tempête.
Si vous ne voyez
pas le menu sur la gauche...
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